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Refonte de site : comment protéger votre SEO ?

Rédigé par Anaïs Torres | 13 août 2025 08:43:00

Il y a quelques mois, un prospect appelle l’agence : « On a refait notre site… et depuis, nos ventes ont chuté. » Quatre mois après la mise en ligne, la Search Console révèle -88 % de clics organiques.

Et les premières analyses montrent des erreurs classiques :

  • Aucune identification préalable des pages stratégiques,
  • Un changement massif d’URL sans plan de redirection 301,
  • Une nouvelle arborescence pensée uniquement pour “simplifier la navigation” mais sans alignement avec les recherches réelles des utilisateurs,
  • Des contenus à forte valeur SEO supprimés ou réécrits à la légère.

Le problème n’est pas la refonte en soi, mais la manière dont elle a été menée. Car une refonte bien pilotée côté SEO peut préserver les positions acquises et, mieux encore, accélérer la visibilité et la génération de business.

Voici notre méthode.

 

 

Pourquoi une refonte de site risque de faire chuter votre SEO ?

Une refonte de site est souvent motivée par des raisons légitimes : moderniser le design, améliorer l’expérience utilisateur, ajouter des fonctionnalités ou changer de CMS. Mais derrière ces objectifs se cache un risque important : celui de perdre une partie, voire la totalité, de votre trafic organique.

​​Voici les quatre causes principales.

 

1. Décalage entre intentions de recherche et nouvelles pages

Chaque page qui se positionne sur Google n’est pas là par hasard.

Elle répond à une intention de recherche spécifique : une combinaison entre le besoin de l’utilisateur (informatif, commercial, transactionnel) et la manière dont Google interprète ce besoin.

Lors d’une refonte, si vous supprimez cette page ou que vous la transformez en un contenu qui n’a plus le même objectif, vous cassez cette correspondance. Google ne trouve plus sur votre site la réponse qu’il avait l’habitude de proposer dans ses résultats.

Exemple : Vous aviez une page “Top 10 des aspirateurs sans sac 2025” qui se positionnait sur des requêtes comparatives et conseils d’achat. Après refonte, elle devient “Catalogue aspirateurs sans sac”. L’intention de recherche change radicalement : l’utilisateur qui voulait comparer des modèles et lire des avis se retrouve face à une liste produit sans contexte.

Résultat : la requête initiale n’est plus traitée, la page sort des résultats, et tout le trafic associé disparaît.

Ce qu’il faut retenir :

  • Avant de modifier un contenu, analysez ses requêtes et son positionnement.
  • Si vous changez l’angle ou la finalité, créez une nouvelle page pour le nouveau sujet. et conservez l’ancienne (mise à jour si nécessaire) pour préserver le SEO acquis.

 

2. Rupture du maillage interne

Le maillage interne fonctionne comme un réseau électrique : il distribue l’autorité et guide Google dans la découverte et l’indexation de vos contenus. Lorsqu’une refonte casse des liens internes, ou les laisse pointer vers des pages inexistantes, vous créez des “coupures de courant” dans ce réseau.

Même si certaines pages restent techniquement en ligne, elles peuvent perdre en visibilité simplement parce qu’elles ne reçoivent plus les signaux de popularité internes qu’elles avaient avant. C’est aussi un problème d’accessibilité : une page orpheline (sans lien interne vers elle) est beaucoup moins visitée par Googlebot, donc mise à jour moins souvent dans l’index.

Exemple : Un site e-commerce refond ses catégories. L’ancienne catégorie “Chaussures de running” devient “Chaussures sportives”. Les fiches produits restent les mêmes, mais les liens internes provenant du menu, des filtres et des articles de blog pointent désormais ailleurs ou disparaissent.

Résultat : perte de position sur “chaussures de running” alors que les produits sont toujours là.

Ce qu’il faut retenir :

  • Faites un audit du maillage avant la refonte.
  • Mettez à jour les liens internes vers les nouvelles URLs.
  • Évitez les pages orphelines après migration.

 

3. Régressions techniques

Changer de CMS ou revoir le design apporte souvent des gains en ergonomie… mais peut introduire des régressions techniques fatales au SEO.

Les plus fréquentes :

  • Core Web Vitals dégradés : un design plus riche visuellement mais plus lourd augmente le LCP (Largest Contentful Paint), dégrade le CLS (Cumulative Layout Shift) et l’INP (Interaction to Next Paint). Google intègre ces signaux dans son classement.

  • Balises techniques cassées : disparition ou mauvaise configuration des balises canonical (risque de contenu dupliqué), hreflang (confusion sur les langues ou régions ciblées).

  • Problèmes de rendu : si le site repose fortement sur du JavaScript côté client et que Google ne peut pas exécuter ce script correctement, il ne verra qu’une page vide ou incomplète.

Exemple : Un blog d’actualités passe sur un nouveau thème très animé, avec un diaporama en page d’accueil géré uniquement en JavaScript. Googlebot ne voit plus que le code vide avant exécution JS, et la majorité du contenu n’est pas indexée.

Ce qu’il faut retenir :

  • Testez le site sur un environnement de préproduction avec des crawlers.
  • Mesurer les Core Web Vitals avant et après pour éviter toute régression.
  • Vérifier la présence et la validité de toutes les balises techniques essentielles.

 

4. Gestion d’URL et statuts HTTP défaillante

C’est l’erreur la plus coûteuse et la plus répandue lors d’une refonte : changer les URLs sans prévoir un plan de redirections 301 complet.

Une redirection 301 indique à Google et aux navigateurs que la page a changé d’adresse de manière permanente, et transmet la majorité de la valeur SEO à la nouvelle page. Sans elle, un internaute ou un robot se retrouve sur une 404 (page introuvable), ce qui interrompt le parcours utilisateur et fait chuter la confiance de Google.

D’autres pièges sont fréquents :

  • Sitemaps obsolètes qui listent encore les anciennes URLs
  • robots.txt mal configuré qui bloque accidentellement la production
  • Redirections temporaires 302 utilisées à la place de 301 permanentes
  • Boucles ou chaînes de redirections (ex : A → B → C)

Exemple : Lors de la migration d’un site vitrine, le dossier /services/ est renommé en /expertises/ mais aucune redirection n’est mise en place. Les anciennes pages étaient bien positionnées, mais Google les voit désormais comme supprimées. Les nouvelles URLs doivent repartir de zéro, entraînant des mois de perte de visibilité.

Ce qu’il faut retenir :

  • Cartographier toutes les anciennes URLs avant la refonte.
  • Préparer et tester le plan de redirection 301 en préprod.
  • Mettre à jour les sitemaps et vérifier le robots.txt le jour du lancement.

 

La méthode en 3 temps pour réussir la refonte de son site web

Pour préserver, et même améliorer, vos positions Google, il est essentiel de planifier chaque étape comme une opération chirurgicale. Voici la méthode en trois phases.

 

Avant (T-90 → T-1)

1. Audit et cadrage

Avant de toucher à une seule ligne de code, il faut connaître son point de départ.

  • Exportez depuis Google Search Console la liste des pages qui génèrent le plus de clics et de conversions.
  • Analysez leurs positions et les requêtes associées.
  • Identifiez les pages à forte valeur business, même si elles ne génèrent pas beaucoup de trafic (pages de contact, formulaires de devis…).
  • Repérez les cannibalisations et les SERP Features sur lesquelles vous pouvez capitaliser.

 

2. Cartographie et plan de redirections

Chaque URL existante doit trouver son équivalent dans le nouveau site.

  • Créez un tableau de mapping ancienne → nouvelle URL.
  • Conservez les balises essentielles (title, H1, schema) et le contenu stratégique.
  • Préparez un plan de redirections 301 complet et testez-le sur un environnement miroir.
  • Consolidation des doublons : http/https, www/non-www, slash final, majuscules.

 

3. Préparation technique

Le SEO ne se limite pas aux contenus et aux URLs.

  • Vérifiez les balises canonical et hreflang.
  • Contrôlez la pagination et la gestion des facettes.
  • Préparez des sitemaps séparés (index principal + sections).
  • Bloquez la préproduction aux robots avec un Disallow: / dans le robots.txt.
  • Fixez des objectifs de performance : LCP < 2,5 s, CLS < 0,1.

 

Pendant (Jour J)

Le jour du lancement, tout doit être millimétré :

  1. Déploiement des redirections 301 en premier lieu.
  2. Mise à jour du robots.txt pour autoriser l’indexation.
  3. Publication et soumission des sitemaps à Google Search Console.
  4. Contrôle qualité :
    • Test d’un échantillon représentatif d’URLs pour vérifier les codes 200/301/404/410.
    • Vérification des balises canonical/hreflang.
    • Inspection d’URLs via Google Search Console pour détecter les erreurs de rendu ou d’indexation.

 

Après (J+1 → J+90)

Le travail ne s’arrête pas au go-live, au contraire :

  • Surveillez les KPI SEO tous les jours la première semaine : clics, impressions, positions moyennes, CTR, sessions organiques et chiffre d’affaires.
  • Identifiez les pages en forte baisse et agissez vite : corrigez les redirections manquantes, réintégrez les pages orphelines dans le maillage, mettez à jour les sitemaps.

 

Vous l’aurez compris, une refonte est un carrefour stratégique : mal gérée, elle peut provoquer un effondrement de votre SEO ; bien préparée et exécutée, elle peut au contraire amplifier votre visibilité et vos conversions. La clé réside dans l’anticipation, le test et l’ajustement continu. Chaque étape (de l’audit initial à la surveillance post-lancement) doit être pensée avec précision, car le moindre oubli peut avoir des conséquences durables sur votre trafic organique.

Besoin d’un regard stratégique sur la refonte de votre site ?
L’équipe Digital Passengers est là pour vous aider à piloter votre visibilité avec méthode, efficacité… et performance.

 

Article rédigé par Anaïs TORRES, Responsable SEO chez Digital Passengers
Nous accompagnons les marques dans l’évolution de leur stratégie SEO à l’ère des IA génératives (Google SGE, ChatGPT, Perplexity, Gemini…). Nos contenus sont pensés pour performer aujourd’hui et rester visibles demain.